

La Bourse de Paris recule, entre résultats et guerre commerciale
La Bourse de Paris cède du terrain jeudi, les yeux rivés sur la guerre commerciale entre Washington et Pékin, tout en digérant une série de résultats trimestriels d'entreprises majoritairement mal reçus.
Vers 10H00 (heure de Paris), le CAC 40 perdait 0,91% à 7.415,54 points, soit un recul de 66,82 points. La veille, l'indice vedette avait terminé en hausse de 2,13%, pour s'établir à 7.482,36 points.
Les marchés ont "de nombreuses interrogations concernant l'avenir des droits de douane" américains, commente John Plassard, spécialiste de l'investissement pour Mirabaud.
Les investisseurs avaient salué mercredi le ton plus conciliant des Etats-Unis dans leur conflit commercial avec Pékin, alors que le président américain Donald Trump avait évoqué la possibilité d'un accord commercial "équitable" avec la Chine.
Mais "pour éviter l'assombrissement des perspectives de croissance mondiale, un accord doit être trouvé rapidement", note Kathleen Brooks, du cabinet XTB.
Or, des propos du secrétaire américain au Trésor Scott Bessent rapportés par la presse, selon lesquels un rééquilibrage sino-américain "pourrait prendre deux à trois ans", contribuent "quelque peu à freiner l'optimisme des marchés", avertit Lloyd Chan, de la banque MUFG.
Cette prise de parole a "déconcerté" les investisseurs, abonde Andreas Lipkow, analyste indépendant.
"La volatilité va rester élevée, sous l'effet de l'incertitude tant qu'aucun accord définitif n'est conclu", soulignent les analystes de Natixis.
Côté obligataire, le taux d'intérêt de l'emprunt à dix ans français atteignait 3,22%, contre 3,23% la veille en clôture. Son équivalent allemand, référence en Europe, atteignait 2,48%.
Pluie de résultats
La saison des résultats trimestriels d'entreprises s'intensifie à Paris. La plupart sont mal reçus par les investisseurs.
Dassault Systèmes plongeait de 6,70% à 31,64 euros, vers 10H00, après avoir enregistré une chute de son bénéfice net de 8,8% au premier trimestre et revu à la baisse son objectif de marge opérationnelle pour 2025 en raison de la dégradation du contexte macroéconomique.
Thales reculait lui de 4,43%. Il avait perdu plus de 5% dans les premiers échanges, suite à la publication de résultats trimestriels, où il a fait état de prises de commandes décevantes, par rapport aux prévisions des analystes.
Le groupe de luxe Kering plongeait de 5,89%, après avoir annoncé mercredi des ventes en baisse de 14% à 3,88 milliards d'euros sur le premier trimestre 2025 et "redouble de vigilance pour surmonter les turbulences macro-économiques".
Le spécialiste des paiements électroniques Worldline voyait son titre dévisser de 9,22%. Il a enregistré un chiffre d'affaires en baisse de 2,3% sur un an, lié principalement à la résiliation d'un important contrat.
Exception à la morosité ambiante: le constructeur automobile Renault gagnait 2,34%, après avoir fait état d'un chiffre d'affaires stable au premier trimestre, à 11,7 milliards d'euros (-0,3%), avec une hausse des ventes de voitures électriques et hybrides.
D.Wilson--VC